Nicolas Cage, comme dans un rêve

Nicolas Cage

La cinquantaine flasque, Paul Matthews (Nicolas Cage) a le profil atone de monsieur Tout-le-monde, père de famille sans histoire doublé d’un prof de biologie semblant avoir fait de la transparence une vertu cardinale – à l’instar de ces zèbres dont il explique à ses étudiants qu’ils trouvent dans l’anonymat du troupeau la meilleure protection face aux prédateurs. Soit, de l’avis général, un aimable loser, dont la vie va basculer lorsqu’il se met à apparaître dans les rêves de ses proches puis d’inconnus, un phénomène exponentiel qui va bientôt faire de lui une célébrité sollicitée de toutes parts. Goûtant sans modération à cette notoriété soudaine venue raviver une ancienne soif de reconnaissance, Paul va toutefois découvrir que la médaille a son revers, l’opinion étant versatile et le rêve pouvant virer au cauchemar.

Révélé par Sick of Myself, Kristoffer Borgli signe, avec Dream Scenario, une comédie grinçante et déroutante, dont le concept malin n’est pas sans évoquer le cinéma de Spike Jonze et Charlie Kaufman, Being John Malkovich en particulier. Le réalisateur norvégien y trouve matière à une satire sociale enlevée, croquant joliment l’époque et ses dérives, le culte de la célébrité en tête. Non sans sinuer habilement entre réel et fantastique – les scènes de rêves sont autant de petits bijoux – pour livrer une fable amère, la chronique décalée d’une descente aux enfers à laquelle Nicolas Cage (également producteur) se prête avec une évidente jubilation. Magistral au point de faire oublier les quelques longueurs qui émaillent la seconde partie du film, plus convenue.

Dream Scenario

Comédie dramatique. De Kristoffer Borgli. Avec Nicolas Cage, Michael Cera, Julianne Nicholson.

cote: 4/5

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