Chroniques canines

Jean-Jacques Rausin et Mezcal.

Xavier Seron s’est imposé, de courts en long métrage (Je me tue à le dire, en 2016), comme le tenant d’un humour noir et grinçant. Disposition que confirme aujourd’hui Chiennes de vies, qui voit le cinéaste belge s’essayer à l’exercice du film à sketches, enchâssant trois chroniques canines afin d’explorer la nature humaine. Il y a d’abord Tom (Jean-Jacques Rausin), individu effacé qui, pour plaire à Cécile (Mara Taquin), accepte de recueillir Mezcal, le chihuahua d’un voisin décédé, pour se voir aussi sûrement aspiré dans un engrenage funeste… Et puis Greta (Aurora Marion), égérie d’un parfum doublée d’une diva à l’ego boursouflé qui, contrainte de pourvoir au remplacement de son animal de compagnie et de son assistante suite à un accident, jette son dévolu sur Charlotte (Ninon Borseï), une jeune femme qu’elle va pouvoir traiter comme on ne le ferait pas d’un chien. Et enfin Franck (Arieh Worthalter) et Lola (Louise Manteau), un agent de sécurité et une kleptomane, dont l’histoire d’amour va être polluée par la présence de Perdita, chienne adorée de l’un, honnie de l’autre…

Soit, serties dans un noir et blanc élégant et incarnées par autant de duos de comédiens complices, trois histoires décalées pour mieux croquer la condition humaine, l’insondable solitude comme le manque d’amour, le rapport complexe aux autres comme la perte de sens, dans un dégradé allant de l’humour noir à la mélancolie. Pour une comédie grinçante qui, si elle se révèle quelque peu inégale, n’est pas pour autant dénuée de mordant.

Chiennes de vies

Comédie noire de Xavier Seron. Avec Arieh Worthalter, Aurora Marion, Jean-Jacques Rausin.

cote: 3/5

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