En villégiature avec leur fille Nina (Freya Hannan-Mills) dans une villa jalousement protégée de la côte grecque, Isabel (Mackenzie Davis) et Joe (Christopher Abbott) ont la surprise de découvrir une inconnue (Ariane Labed) flottant nue dans leur piscine. Elle s’appelle Kitti, se présente comme botaniste, et est une amie de leur chauffeur. Mais alors que ce dernier propose de lui trouver un logement en ville, Isabel offre contre toute attente de l’accueillir chez eux. Il n’en faut guère plus pour menacer le semblant d’équilibre présidant à la maisonnée, la présence de l’énigmatique jeune femme amplifiant le malaise palpable entre Isabel, reporter de guerre hantée par les horreurs dont elle a été témoin, et Joe, poète d’origine bosniaque en proie à une profonde crise d’inspiration.
Adapté du roman éponyme de Deborah Levy, Swimming Home, le premier long métrage de Justin Anderson, s’appuie sur un dispositif voisin de celui du Théroème de Pasolini pour radiographier ce couple qui se délite. Voilà du moins pour les intentions, le réalisateur britannique s’en tenant à une superficialité chic – on pense aussi à A Bigger Splash, le remake par Luca Guadagnino de La Piscine, de Jacques Deray -, et noyant son propos sous une esthétique poseuse et une solennité confinant au grotesque. Réduits le plus souvent à brasser du vide, les comédiens tentent pour leur part de surnager, ce qu’Ariane Labed et Mackenzie Davis font avec un incontestable talent.
Swimming Home
Drame de Justin Anderson. Avec Christopher Abbott, Mackenzie Davis, Ariane Labed.
Ah mince… g hésité malgré d’autres critiques négatives, plutôt par envie de donner une chance à un premier film…