Les convoyeuses

Margaret Qualley et Geraldine Viswanathan – Courtesy of Working Title / Focus Features

Voilà six ans déjà que les routes des frères Coen se séparaient, le décevant The Ballad of Buster Scruggs ponctuant un parcours commun qui, de Blood Simple à Inside Llewyn Davis, les aura vus régulièrement tutoyer les sommets. Après Joel avec le léché The Tragedy of Macbeth, c’est aujourd’hui au tour d’Ethan de faire ses débuts en solo avec Drive-Away Dolls. Le cadet des frangins récupère à cet effet un scénario écrit au début des années 2000 avec son épouse, Tricia Cooke, et initialement destiné à Allison Anders, dont il tire un road-movie lesbien joyeusement allumé. Au coeur du film, deux amies, Jamie (Margaret Qualley) et Marian (Geraldine Viswanathan), l’une délurée, l’autre désespérément coincée, qui, ressentant un urgent besoin de changer d’air, quittent Philadelphie pour convoyer une voiture vers Tallahassee. Le début d’un périple mouvementé qui va virer à l’aigre, des malfrats déterminés à récupérer la bagnole et la mallette au contenu mystérieux dissimulée dans son coffre se lançant à leur poursuite…

L’action de Drive-Away Dolls se situe à la fin des années 90, et l’esprit de cette comédie noire, peu avare en traits d’humour décalés (inégaux) ni en rêveries opiacées, renvoie ouvertement aux classiques coeniens de l’époque, les Fargo et autre The Big Lebowski en particulier. Logique insensée, malfrats bras cassés dont la logorrhée inepte n’est pas sans rappeler celle de Steve Buscemi, personnages rocambolesques, casting mastoc – on retrouve là Matt Damon, Bill Camp, Pedro Pascal et jusqu’à Miley Cyrus -, tout y est ou presque, sans que la copie ne retrouve jamais la saveur ni l’éclat des originaux. Reste un Coen plaisant, mais mineur, en dépit de l’abattage des épatantes Margaret Qualley et Geraldine Viswanathan…

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