Quarante-cinq ans après son lancement, la saga Mad Max n’a rien perdu en fureur pétaradante. Démonstration avec ce Furiosa, cinquième volet de la série, et à la fois prequel et spin-off du précédent Fury Road puisque récit des origines de Furiosa, le personnage qu’y interprétait Charlize Theron. Le film s’ouvre dans une rare oasis de verdure au coeur d’un monde en train de s’effondrer, terre d’abondance à laquelle est arrachée la jeune Furiosa (Alyla Browne), enlevée par une horde de motards à la solde de Dementus (Chris Hewsworth), le sacrifice de sa mère s’avérant inutile. La jeune fille grandit en captivité, désolation, cruauté et barbarie constituant son seul horizon. Pour se muer bientôt (sous les traits d’Anya Taylor-Joy) en guerrière animée par la volonté de retrouver les siens, mais plus encore obsédée par son désir de vengeance. Entreprise dans laquelle elle va recevoir le concours de Praetorian Jack (Tom Burke) alors que Dementus et Immortan Joe (Lachy Hulme) se disputent le contrôle des rares ressources de la planète…
On a déjà connu enjeu dramatique plus consistant. Mais si les 2h28 du film paraissent longuettes à force de répétitions (le désert est vaste, et la narration donne l’impression d’y tourner en rond), George Miller sait incontestablement y faire en termes d’action, tirant le meilleur parti de décors impressionnants pour déployer son cirque vrombissant. Mise en scène avec précision et efficacité, la suite est essentiellement affaire de gros cubes, de cascades spectaculaires, de tôle froissée, de violence débridée et de sauvagerie. Un environnement dans lequel Anya Taylor-Joy, bluffante, réussit à en imposer en motarde de l’Apocalypse, Miller bouclant par ailleurs l’affaire en la raccordant habilement à l’épisode précédent. Tonitruant.
Furiosa: A Mad Max Saga
Action/Science-fiction. De George Miller. Avec Anya Taylor-Joy, Chris Hemsworth, Tom Burke.