La venue de l’avenir marque un cap dans la filmographie de Cédric Klapisch puisque le réalisateur de L’auberge espagnole s’y essaie au film d’époque. Le récit débute toutefois de nos jours lorsque, leur famille venant d’hériter d’une villa abandonnée, quatre cousins ne se connaissant pas sont désignés pour aller faire un état des lieux avant de procéder à la vente. Direction la Normandie où la maison familiale se révèle receler bien des secrets, photographies, peintures et autres, le moindre n’étant pas l’histoire d’Adèle (Suzanne Lindon), lointaine aïeule ayant décidé, en 1895, de quitter son bocage pour Paris, à la recherche de sa mère (Sara Giraudeau) disparue depuis vingt ans. A partir de quoi le récit va se déployer sur deux temporalités en miroir, ce voyage dans le passé, à l’époque de l’invention de la photographie et de la naissance de l’impressionnisme – on y croise Nadar et Monet, parmi d’autres -, valant questionnement du présent et, pourquoi pas, du sens de la vie.
Signant l’un de ces films choraux dont il s’est fait la spécialité, Cédric Klapisch navigue d’une époque à l’autre avec maestria, un mouvement fluide présidant à La venue de l’avenir. Le réalisateur s’intéresse à la notion fluctuante de modernité – à chaque période son « péril jeune », en somme, photographie alors, technologies digitales aujourd’hui. S’il porte un regard à la fois critique et amusé sur le monde contemporain, Klapisch évite tout penchant moralisateur, préférant prendre le pouls de la jeunesse et célébrer un élan créatif souverain. Le tout, avec la complicité d’une galerie de comédiens épatants, les Paul Kircher, Julia Piaton, Abraham Wapler ou autre Vincent Macaigne, qui achèvent de faire de La venue de l’avenir un plaisir roboratif…
La venue de l’avenir
Comédie dramatique de Cédric Klapish. Avec Suzanne Lindon, Abraham Wapler, Julia Piaton, Vincent Macaigne, Zinedine Soualem.
