La bonne vingtaine, Aya est coincée dans une existence sans perspective à Tozeur, petite ville du sud de la Tunisie, ses parents voulant lui imposer un mariage arrangé tandis que son amant la mène en bateau. Moment où un accident de mini-bus dont elle est la seule survivante lui offre une échappatoire, la jeune femme choisissant de disparaître pour pouvoir se réinventer. Direction Tunis où, se faisant appeler Amira, elle goûte à une liberté nouvelle aux côtés de Lubna, sa coloc. Jusqu’à une sortie dans une boîte de nuit où la malchance en fait la témoin principale d’une bavure policière, l’enquête risquant d’éventer son secret…
Cinq ans après Un fils, le second long métrage de Mehdi M. Barsaoui trace le portrait d’une femme en quête de liberté et d’indépendance dans la Tunisie d’aujourd’hui. Puissant et efficace, le récit d’émancipation oscille habilement entre polar et drame social, le réalisateur confrontant Aya aux ambiguïtés d’une société patriarcale et corrompue. Suffocant et intense, Aïcha doit aussi sa réussite à la composition exceptionnelle de Fatma Sfar, qui confère à son personnage un mélange de mystère et de détermination farouche. Vibrante et vivante. Et raccord en cela avec le titre du film…
Aïcha
Drame de Mehdi M. Barsaoui. Avec Fatma Sfar, Yasmine Dimassi, Nidhal Saadi.