Adolescente new-yorkaise de 17 ans, Sam (Lily Collias) a accepté, en se faisant un peu prier, d’accompagner son père, Chris (James Le Gros), et son vieil ami Matt (Danny McCarthy) pour un week-end de randonnée dans les Catskills. Inscrite dans un écrin paradisiaque, la balade débute sur un mode paisible, la jeune fille, plutôt réservée, suivant avec intérêt mais aussi un certain étonnement les échanges entre les deux hommes, pas toujours très fins. Rien que de fort quelconque a priori, même si, de sentiers en bivouacs, un malaise diffus s’insinue, le récit basculant bientôt au détour d’une conversation au coin du feu…
Premier long métrage d’India Donaldson, Good One n’est pas sans évoquer le cinéma de Kelly Reichardt époque Old Joy, tant par son environnement bucolique que par son minimalisme. La cinéaste fait néanmoins oeuvre éminemment personnelle, auscultant avec justesse et acuité cette relation père-fille et un fossé générationnel béant. Feutrée, sa mise en scène raconte encore, tout en finesse, le sexisme et la lâcheté ordinaires; la colère sourde en résultant aussi, dans une narration millimétrée évitant les lourdeurs du film à thèse. Soit, sous son apparente modestie, une pépite comme le cinéma indé américain n’en produit plus que trop rarement, révélant au passage l’épatante Lily Collias.
Good One
Drame de India Donaldson. Avec Lily Collias, James Le Gros, Danny McCarthy.
