La déchirure

Matheo Labbé et Bérénice Bejo.

Guatemala City, au mitan des années 70. Son mari ayant été exécuté en pleine rue par les nervis de la junte militaire, Maria (Bérénice Bejo), une militante révolutionnaire, prend le chemin de l’exil non sans avoir confié son bébé à sa grand-mère – une déchirure qui ne cessera de la hanter. Dix ans plus tard, Marco, son enfant (Matheo Labbé), la rejoint à Mexico, où elle continue la lutte dans la clandestinité aux côtés de Miguel (Leonardo Ortizgris) et de quelques autres. La menace des services secrets guatémaltèques se faisant toujours plus pressante, leur existence prend des allures de cavale perpétuelle. Une situation que Marco vit de plus en plus mal, Maria étant pour sa part tiraillée entre son rôle de mère et celui d’activiste; entre le renoncement ou la poursuite de ses idéaux…

Comme dans Nuestras Madres, Caméra d’or à Cannes en 2019, le cinéaste belgo-guatémaltèque César Diaz s’attache, dans Mexico 86, aux heures sombres de l’histoire de son pays d’origine. Un travail de mémoire à coloration intime pour le coup, le film étant librement inspiré de son expérience. Adoptant le point de vue exclusif de cette mère prête à tout sacrifier à son combat et à ses convictions, Mexico 86 trouve dans cet ancrage personnel une force rare, tout en élargissant le propos à l’engagement révolutionnaire et à ses limites éventuelles. Un questionnement auquel César Diaz imprime judicieusement les codes d’un thriller d’espionnage oppressant où brille Bérénice Bejo, qui incarne tout en finesse ce personnage complexe.

Mexico 86

Drame de César Diaz. Avec Bérénice Bejo, Matheo Labbé, Leonardo Ortizgris, Julieta Egurrola.

cote: 4/5

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