Une mort sans fin

Robert Pattinson.

Six ans après le phénomène Parasite, Mickey 17 consacre le retour aux affaires de Bong Joon-ho. Adapté du roman Mickey 7, d’Edward Ashton, le film se situe en 2054, lors d’une expédition de colonisation spatiale à destination d’une planète au climat glaciaire mais néanmoins habitable, Niflheim, menée sous la conduite d’un mogul tyrannique, Kenneth Marshall (Mark Ruffalo). Parmi les participants à l’équipée visant à créer « un havre migratoire au-delà des étoiles », Mickey Barnes (Robert Pattinson), un homme qu’un revers de fortune a conduit à accepter la condition de « Remplaçable », pouvant être littéralement tué à la tâche puis répliqué à loisir à l’aide d’une imprimante géante; ravalé au rang de produit de consommation recyclable et, partant, voué à une mort sans fin. Une mécanique qui va se gripper quand, laissé pour mort lors d’une mission de reconnaissance, Mickey, 17e du nom, va être secouru par les « Rampants », les créatures peuplant Niflheim…

Renouant avec la science-fiction dans une grille esthétique n’étant pas sans évoquer ses précédents Okja et Snowpiercer, Bong Joon-ho s’empare du concept imaginé par Edward Ashton pour l’emmener sur le terrain de la satire politique et sociale. Et de brocarder avec une jubilation non dissimulée les dangers et dérives du capitalisme en mode « muskien », soulevant diverses questions morales et éthiques notamment. Le cinéaste coréen a toutefois le trait fort appuyé, poussant tous les curseurs à fond, imité en cela par Mark Ruffalo qui en fait des caisses dans une parodie aux accents « trumpiens » totalement assumés. Ainsi balancé, cet hybride de farce et de SF dystopique ne convainc que modérément : sans nul doute féroce, la satire est aussi fort grosse…

Mickey 17

Science-fiction de Bong Joon-ho. Avec Robert Pattinson, Mark Ruffalo, Toni Collette, Naomi Ackie.

cote: 2/5

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *