La grande bellezza

Celeste Dalla Porta. © Gianni Fiorito

Cinéaste-esthète, Paolo Sorrentino a fait de son oeuvre une célébration de la beauté, de La grande bellezza à The Hand of God. Il n’en va pas autrement aujourd’hui de Parthenope, son nouvel opus suspendu entre mythologie et réalité, pour lequel le réalisateur retrouve sa ville de Naples. C’est là, surgie des eaux de la baie telle la sirène, que l’on découvre Parthenope, une enfant (bien) née avec les années 50. Une Parthenope dont la splendeur va irradier un récit l’accompagnant dans sa quête hypothétique du bonheur, de sa jeunesse dorée s’étirant paresseusement aux côtés de Raimundo, son frère, et de Sandrino, l’ami d’enfance transi – comme tous ceux qu’elle croise d’ailleurs, subjugués par son irréelle beauté, cadeau divin et malédiction à la fois -, à la fin de l’insouciance sur les hauteurs de Capri. Et au-delà encore, quand la jeune femme, portée par son goût de la liberté et mue par sa soif de connaissance, choisit de se consacrer à l’anthropologie…

Portrait d’une femme qui traverse la vie, Parthenope porte la griffe de Sorrentino, entre élégance de chaque plan et fulgurances baroques. Si, comme dans The Hand of God, le réalisateur s’y fend d’une déclaration d’amour à Naples, dont sa mise en scène sublime les quartiers comme les habitants, le film évoque plus encore La grande Bellezza, dont il reprend la réflexion sur le temps qui passe et la condition humaine, au désabusement de Jep Gambardella succédant aujourd’hui la mélancolie de Parthenope. Incarnant celle-ci tandis que la jeunesse se mue en souvenir, Celeste Dalla Porta puis Stefania Sandrelli lui confèrent grâce et mystère, achevant de faire de cette déambulation sur le fil de l’existence une envoûtante rêverie. Magique.

Parthenope

Drame de Paolo Sorrentino. Avec Celeste Dalla Porta, Gary Oldman, Stefania Sandrelli, Silvio Orlando.

cote: 4/5

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