Les pieds nickelés dans le Jura

Clément Faveau et Maïwène Barthelemy. © Ex-Nihilo

A dix-huit ans, Totone (Clément Faveau) passe le plus clair de son temps à écumer les fêtes de village du Jura avec ses potes, se murgeant consciencieusement et se prenant des râteaux occasionnels. Quotidien insouciant qui bascule lorsque son père se plante au retour d’une soirée trop arrosée, l’ado devant désormais s’occuper de Claire (Luna Garret), sa petite soeur de sept ans, et trouver un moyen de subvenir à leurs besoins… A quoi le concours agricole de la région, promettant 30.000 euros au producteur du meilleur Comté, pourrait bien apporter une solution providentielle, si ce n’est que Totone n’entend rien à la fabrication du fromage. Un « détail », le gaillard décidant de se lancer dans l’aventure en commençant par dérober avec l’aide de ses camarades pieds nickelés le lait de Marie-Lise (Maïwène Barthelemy), une jeune fermière avec qui il a entamé une relation.

Vingt Dieux s’ouvre sur un plan-séquence majestueux, invitation irrésistible à se plonger dans un terroir que Louise Courvoisier connaît à l’évidence fort bien. Originaire d’un petit village du Jura, la réalisatrice cerne son environnement avec une belle justesse, trouvant toujours la bonne hauteur pour vibrer avec ses personnages. Investi par de formidables acteurs non-professionnels – Clément Faveau et Maïwène Barthelemy sont incroyables de naturel -, ce récit d’apprentissage se joue habilement des clichés. Pour transcender un contexte social âpre et le marasme auquel est confrontée la jeunesse rurale dans un élan irrésistible où la comédie ouvre sur un horizon lumineux comme un paysage de western, écrin d’un film tout simplement épatant.

Vingt Dieux

Récit d’apprentissage de Lucie Courvoisier. Avec Clément Faveau, Maïwène Barthelemy, Luna Garret.

cote: 4/5

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