Etudiant le jour, Mady est serrurier la nuit, sillonnant la ville au volant de sa fourgonnette au gré des dépannages. Le prochain, c’est chez Claire, une jeune femme qui, la porte de son appartement débloquée, lui demande de l’attendre, le temps d’aller retirer de l’argent à un distributeur. A peine a-t-il réalisé s’être fait avoir que Mady se trouve aspiré dans une affaire qui le dépasse, un chef de gang tendance psychopathe lui laissant la nuit pour retrouver l’inconnue et se tirer du pétrin dans lequel il s’est fourré. Le début d’un contre-la-montre haletant dans les rues de Bruxelles, au bord de l’embrasement suite à la mort d’un homme victime de violences policières.
Empruntant son titre à une chanson de Petula Clark, le premier long métrage de Michiel Blanchart est un régal de film de genre. Découvert avec le court T’es morte Hélène, le cinéaste belge maîtrise à l’évidence les codes du cinéma d’action, signant un thriller nerveux à l’ambiance poisseuse, et enchaînant morceaux de bravoure et poursuites millimétrées, flambées de violence aussi, en un suffocant crescendo de tension. Efficace à défaut parfois de vraisemblance, le film en impose encore par sa facture visuelle, semblant réinventer Bruxelles à mesure que la nuit se referme sur Mady – Jonathan Feltre, idéalement fiévreux, face à un Romain Duris parfait en truand à sang froid. Une franche réussite.
La nuit se traîne
Thriller de Michiel Blanchart. Avec Jonathan Feltre, Romain Duris, Natacha Krief, Jonas Bloquet.
